15
Oct
2025

Bilan de la saison apicole 2025

Après une année 2024 difficile, la saison apicole 2025 n’a pas permis à la filière française de retrouver pleinement son équilibre. Pour autant, malgré une météo particulièrement défavorable cette saison, la production nationale de miel a été étonnamment fructueuse cette année, avec environ 23 000 tonnes récoltées, soit une hausse par rapport à 2024, mais encore loin de la moyenne des bonnes années (30 000 à 35 000 tonnes).

Les apiculteurs restent confrontés à des conditions météorologiques imprévisibles, à la pression croissante du frelon asiatique et à un contexte agricole complexe marqué par le retour finalement avorté de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes.
Voici une analyse du bilan apicole 2025 : une saison marquée par la résilience des apiculteurs et la fragilité persistante des colonies.

Tableau récapitulatif :
Production et importation de miel en France de 2010 à 2025

Pourquoi les colonies d’abeilles et la production restent fragiles en 2025 ?

Malgré quelques périodes favorables, les abeilles ont dû affronter une nouvelle série de défis :

  • Le dérèglement climatique reste l’un des principaux facteurs d’instabilité : alternance brutale entre fortes chaleurs, épisodes orageux et sécheresses prolongées. Ces conditions extrêmes perturbent les floraisons et raccourcissent les périodes de butinage
  • La pression du frelon asiatique, en nette augmentation, a également pesé lourdement sur les ruchers. Dans plusieurs régions du Sud-Ouest et du Centre, les apiculteurs signalent des pertes importantes liées aux attaques de ce prédateur. Sa prolifération, favorisée par les hivers doux, inquiète l’ensemble de la filière.
  • Bien entendu, l’utilisation massive des pesticides en France continue d’impacter directement les mortalités des colonies d’abeilles mais aussi des pollinisateurs et du vivant. En France, 65 000 tonnes de pesticides sont encore vendues chaque année. Et même si le biocontrôle* progresse (56 % des usages en 2025), les produits chimiques dominent toujours.

* Le biocontrôle désigne l’ensemble des méthodes naturelles utilisées pour protéger les plantes sans avoir recours aux pesticides chimiques de synthèse.

Témoignage d’apiculteurs Un Toit Pour Les Abeilles

« Si le printemps a été globalement réussi, ce n’est pas le cas pour l’été qui a été très difficile. En montagne, les rentrées de nectar se sont arrêtées nettes avec la sécheresse, et nous n’avons rien récolté sur nos emplacements d’altitude.» Jorris VB. – PACA

« Le printemps a été particulièrement favorable […] Mais dès le mois de juin, les fortes chaleurs précoces ont perturbé la suite de la saison. Les fleurs ont fané rapidement, limitant la production de nectar. Les abeilles ont dû adapter leur comportement, privilégiant la survie et la régulation de la température dans les ruches plutôt que la récolte. Cette période a été éprouvante pour les colonies.» Amandine et Grégory B. – CENTRE

« Après une saison 2024 compliquée, 2025 s’est heureusement bien passée. Le printemps a été favorable pour les abeilles, avec pluie et soleil au rendez-vous ! […] Bien sûr, tout n’est pas parfait et tout n’est pas facile. J’ai essayé de faire du miel de tournesol et de sarrasin, mais malheureusement, les vagues de chaleur successifs de l’été et le manque de précipitations ont eu raison de ces miellées. L’arrivée précoce et en grand nombre des frelons asiatiques sur les ruchers m’a contrainte à revoir ma stratégie d’hivernage. » Anne Laure F. – PAYS DE LA LOIRE

Les difficultés à vendre le miel français

La France a importé près de 35 000 tonnes de miel en 2025, un volume record qui pénalise la filière apicole française. Ces volumes viennent majoritairement d’Europe de l’Est et de Chine, souvent à des prix imbattables mais parfois au détriment de la qualité.
Les miels français, pourtant reconnus pour leur pureté et leur traçabilité, peinent à trouver leur place sur les rayons face à cette concurrence. Beaucoup d’apiculteurs gardent des stocks invendus ou vendent à perte, mettant en péril la pérennité de leur exploitation. Pourtant avec à peine 14 000 tonnes de miel récoltées cette année et une consommation nationale de 40 000 tonnes annuelle, le miel des apiculteurs français devrait trouver sa place sans grande difficulté sur nos rayons et dans nos foyers. Ce n’est hélas pas le cas aujourd’hui.

Lire sur le sujet : Faux miel : Enjeux et principales fraudes

Le rôle clé d’Un Toit Pour Les Abeilles

Dans ce contexte instable, le parrainage de ruches proposé par Un Toit Pour Les Abeilles reste un soutien essentiel. Il permet aux apiculteurs de sécuriser une partie de leurs revenus, indépendamment des aléas climatiques ou économiques, et de valoriser leur miel au juste prix rémunérateur. Le parrainage permet en outre de sensibiliser le grand public à la cause des pollinisateurs. Grâce à cette solidarité, des milliers de ruches sont installées et entretenues chaque année, préservant à la fois le miel local et la biodiversité.

Parrainer une ruche, c’est un acte concret de consommation responsable et de protection des abeilles. Il permet aussi de soutenir les apiculteurs et de défendre une apiculture locale, respectueuse et durable.

01
Juin
2024

Témoignage d’un apiculteur du réseau

Mais hélas, cette année 2024 s’annonce bien morose. Dans mon nord Charente, nous sortons d’une « saison des pluies » de 8 mois.

L’arrivée tardive du froid a, pour la troisième année consécutive, permis le maintien des colonies de frelons à pattes jaunes (dits « frelons asiatiques ») jusqu’au 10 décembre avec une prédation importante sur les ruches (du fait des conditions météorologiques difficiles mais permettant malgré tout leur survie).

La production d’essaims, leur élevage et les vols de fécondation ont été difficiles et ont traîné du fait de la pluie (confinement des abeilles dans les ruches et temps de travaux difficiles à placer). Quelques jours de beau temps ont permis aux colonies de produire un peu de miel que j’ai préféré leur laisser et partager avec les essaims et malgré cela, il a fallu nourrir au mois de mai…

Le printemps est normalement la saison offrant le plus de floraisons, mais cette année aucune récolte n’a été possible. Avec les changements climatiques en cours, l’enjeu pour l’apiculteur est d’arriver à mettre ses essaims en production le plus tôt possible pour profiter d’un maximum de floraisons, mais nous ne pouvons compenser les températures fraîches qui freinent le développement des colonies… On constate également que les floraisons de printemps sont de moins en moins étalées avec de nombreuses fleurs qui se succédaient et qui fleurissent de plus en plus en même temps. Si le travail des abeilles domestiques a été entravé, il en va de même pour tous les pollinisateurs (même les bourdons qui sont les plus résistants au froid ont été moins actifs cette année), il faut s’attendre à une mauvaise pollinisation tant pour les fleurs sauvages que pour les espèces cultivées…

Dans moins de 4 mois, la saison sera terminée et les prévisions météorologiques annoncent des canicules et orages… Pendant les périodes de canicule, les plantes se mettent en résistance et ne produisent plus de nectar (donc pas de miel, comme cela a été le cas les deux années passées avec le châtaignier), par exemple, au-dessus de 24°C, le sarrasin ne produit plus de nectar. L’été, et surtout quand il est chaud, est une période de résistance pour la nature, les fleurs et les abeilles. Les espoirs de récoltes pour compenser les pertes de printemps sont très faibles…

Cette année, l’impression de n’avoir fait qu’élever et prendre soin des abeilles, sans pour l’instant avoir produit de miel…

Je vous ai parlé l’an dernier de la difficulté d’adaptation des apiculteurs à la multiplicité des calamités et risques auxquels nous faisons face (parasitisme chronique par Varroa destructor, prédation par frelons à pattes jaunes, pesticides, cloisonnement et appauvrissement des milieux naturels, alternances de périodes pluvieuses et canicules) et qui, associées aux réalités biologiques des abeilles, nous laissent de moins en moins de marges de manœuvre. 2024 en est l’exemple parfait (espérons seulement que les colonies de frelons aient aussi souffert !) et je crains qu’il y ait cette année de nombreuses défaillances d’entreprises apicoles (accentuées par une guerre des prix causée par le dumping social, environnemental et qualitatif)…

Des démarches administratives sans fin et inutiles (voire des ré-autorisations de pesticides tueurs d’abeilles) constituent aujourd’hui quasiment le seul soutien des pouvoirs publics à la filière apicole en France. Par exemple, les apiculteurs n’ont pas accès à la PAC, il existe une seule Mesure Agro-Environnementale et Climatique (MAEC) pour la participation à la pollinisation des espaces naturels (avec un cahier des charges très contraignant pour une aide très faible) pour l’apiculture et depuis cette année, il faut en faire la déclaration deux fois (site PAC et Région) pour espérer peut-être en bénéficier…

Ainsi, chers marraines, chers parrains, votre soutien via Un Toit pour les Abeilles est de plus en plus important au maintien d’une apiculture respectueuse de l’abeille en France. Parlez-en autour de vous, les apiculteurs-RÉCOLTANTS français ont besoin de soutien, c’est à eux qu’il faut acheter le miel, et c’est eux qu’il faut soutenir !

Les autres nouvelles de la ferme sont mitigées. J’assume maintenant seul la ferme et ses travaux après une séparation, ce qui ne manque pas de causer des retards et difficultés. Les brebis vont bien et les agnelages se sont bien passés, les réserves d’herbes étaient faibles cet hiver du fait d’une croissance ralentie et stoppée par les canicules, et j’ai eu un gros travail de rotation de parcs (toujours avec les filets mobiles, et du coup, je n’ai pas eu le temps d’avancer mes clôtures cette année…). J’essaye donc de ne pas augmenter la taille du troupeau et continue à sélectionner les brebis les plus solides. Avec ce printemps arrosé, l’herbe est abondante et les agneaux ont bien poussé !

Le travail de conservation de la biodiversité mené depuis plusieurs années avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine et l’opération « Des fleurs dans la Vallée de l’Or » d’Un Toit pour les Abeilles porte ses fruits ; les populations de fritillaires pintades se développent ainsi que celles de nombreuses fleurs et orchidées. J’ai découvert dans mes prairies une orchidée qui n’avait pas fleuri en Charente depuis plus de 10 ans ! Les populations de pollinisateurs se développent également. Le soutien constant du Conservatoire et d’Un toit pour les Abeilles et à long terme à cette opération de conservation de la biodiversité permet de produire des résultats dans le temps. Car si de nombreux exemples prouvent que l’on peut faire « revenir » la biodiversité, c’est un travail précis, de longue haleine et qui doit être poursuivi avec assiduité.

L’eau a aussi profité aux plantations d’arbres réalisées qui se portent bien (environ 2 500 arbres et arbustes plantés et plusieurs kilomètres de haies et clôtures recréés, pour servir de corridors biologiques notamment pour les chauves-souris dont environ 20 espèces fréquentent la grotte protégée de ma vallée (ainsi qu’une stygofaune – faune des grottes – rare avec au moins une espèce endémique au Poitou-Charentes).

J’ai eu la chance de rencontrer certaines marraines et parrains soit lors de livraisons de miel (pour les parrains les plus proches et selon le temps disponible et les déplacements), soit lors de journées (pluvieuses !) de cohésion pour des entreprises marraines. Depuis le début du mois de mai, je suis la météo pour programmer une journée d’ouverture de rucher et initiation à l’apiculture pour mes marraines et parrains, mais hélas, tous les week-ends ont été pluvieux… Surveillez vos mails d’Un Toit pour les Abeilles, dès qu’un week-end ensoleillé se préfigure, je programme une journée (avec pique-nique sorti du sac) pour que l’on puisse se rencontrer !

Vous savez que j’accorde une grande importance à la sensibilisation à la biodiversité, au rôle et à la biologie des abeilles et de la colonie, aux travaux et rôles de l’apiculteur, à l’initiation et à la formation à l’apiculture (avec un diplôme de Technicien Sanitaire Apicole qui me permet d’intervenir en conseil et formation) et vous pouvez me contacter, via Un Toit pour les Abeilles, je serai heureux de vous accueillir à la ferme (selon disponibilités…) et de vous initier ou former à l’apiculture, voire à organiser une journée de cohésion et de découverte pour votre entreprise. En effet, les apiculteurs travaillent en secret et cachés (du fait de la dangerosité – relative – des abeilles), et notre travail ainsi que celui des abeilles est trop méconnu, bien que d’une importance cruciale pour le vivant.

Encore une fois, merci pour votre soutien et ce travail commun au service de la conservation des abeilles, des pollinisateurs et de la biodiversité réalisé avec Un Toit pour les Abeilles et vous marraines et parrains !

En espérant que ces nouvelles vous trouvent ainsi que les vôtres en bonne santé et bonne forme après ce très long automne,

Amitiés,

Denis

27
Déc
2021

VOS APICULTEURS TENAIENT A VOUS TRANSMETTRE CES QUELQUES MOTS…

La période des fêtes est l’opportunité de prendre une pause pour retrouver celles et ceux qui nous sont chers. Les personnes qui nous soutiennent et nous apportent tant au quotidien. Pour nos apicultrices et nos apiculteurs, mais aussi pour nous, Un Toit Pour Les Abeilles et pour l’initiative que nous portons, c’est un moment unique de pouvoir vous remercier pour l’immense soutien que vous nous apportez.

Vos apiculteurs et vos abeilles tenaient à vous dire ces quelques mots.

On vous partage avec grand plaisir quelques vidéos des apiculteurs Un Toit Pour Les Abeilles.

Philippe H. (PACA), Alain L. (Ile de France), Arnaud S. (Grand-Est), Benjamin B. (Corse), Manuel V. (Nouvelle-Aquitaine), Franck D. (Hauts-de-France), Laurent et Anne-Marie C. (Auvergne-Rhône-Alpes).

Camille D. (Auvergne-Rhône-Alpes), Sarah H. et Lucas H. (Grand-Est), Alban G. (Occitanie), Jean-Charles B. (PACA), Thierry C. (Grand-Est), Yvon T. (PACA), Yannick J. (Pays de la Loire)

Benjamin C. (Bretagne), Cyrille A. (Centre Val-de-Loire), Alban H. (Nouvelle-Aquitaine)

19
Mai
2010

Un Toit Pour Les Abeilles au Maroc – Mardi 18 mai- Moyen Atlas

En circulant dans la vallée, on découvre plusieurs ruches très vivaces laissant penser que l’abeille noire se plait ici (climat continental).

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