Bilan de la saison apicole 2025

Après une année 2024 difficile, la saison apicole 2025 n’a pas permis à la filière française de retrouver pleinement son équilibre. Si le printemps a offert un répit bienvenu dans certaines régions, la production nationale de miel reste modérée avec environ 14 000 tonnes récoltées, soit une légère hausse par rapport à 2024, mais encore loin de la moyenne des bonnes années (20 000 à 25 000 tonnes).
Les apiculteurs restent confrontés à des conditions météorologiques imprévisibles, à la pression croissante du frelon asiatique et à un contexte agricole complexe marqué par le retour finalement avorté de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes.
Voici une analyse du bilan apicole 2025 : une saison marquée par la résilience des apiculteurs et la fragilité persistante des colonies.
Tableau récapitulatif :
Production et importation de miel en France de 2010 à 2025

Pourquoi les colonies d’abeilles et la production restent fragiles en 2025 ?
Malgré quelques périodes favorables, les abeilles ont dû affronter une nouvelle série de défis :
- Le dérèglement climatique reste l’un des principaux facteurs d’instabilité : alternance brutale entre fortes chaleurs, épisodes orageux et sécheresses prolongées. Ces conditions extrêmes perturbent les floraisons et raccourcissent les périodes de butinage
- La pression du frelon asiatique, en nette augmentation, a également pesé lourdement sur les ruchers. Dans plusieurs régions du Sud-Ouest et du Centre, les apiculteurs signalent des pertes importantes liées aux attaques de ce prédateur. Sa prolifération, favorisée par les hivers doux, inquiète l’ensemble de la filière.
- Bien entendu, l’utilisation massive des pesticides en France continue d’impacter directement les mortalités des colonies d’abeilles mais aussi des pollinisateurs et du vivant. En France, 65 000 tonnes de pesticides sont encore vendues chaque année. Et même si le biocontrôle* progresse (56 % des usages en 2025), les produits chimiques dominent toujours.
* Le biocontrôle désigne l’ensemble des méthodes naturelles utilisées pour protéger les plantes sans avoir recours aux pesticides chimiques de synthèse.
Témoignage d’apiculteurs Un Toit Pour Les Abeilles

« Si le printemps a été globalement réussi, ce n’est pas le cas pour l’été qui a été très difficile. En montagne, les rentrées de nectar se sont arrêtées nettes avec la sécheresse, et nous n’avons rien récolté sur nos emplacements d’altitude.» Jorris VB. – PACA
« Le printemps a été particulièrement favorable […] Mais dès le mois de juin, les fortes chaleurs précoces ont perturbé la suite de la saison. Les fleurs ont fané rapidement, limitant la production de nectar. Les abeilles ont dû adapter leur comportement, privilégiant la survie et la régulation de la température dans les ruches plutôt que la récolte. Cette période a été éprouvante pour les colonies.» Amandine et Grégory B. – CENTRE
« Après une saison 2024 compliquée, 2025 s’est heureusement bien passée. Le printemps a été favorable pour les abeilles, avec pluie et soleil au rendez-vous ! […] Bien sûr, tout n’est pas parfait et tout n’est pas facile. J’ai essayé de faire du miel de tournesol et de sarrasin, mais malheureusement, les vagues de chaleur successifs de l’été et le manque de précipitations ont eu raison de ces miellées. L’arrivée précoce et en grand nombre des frelons asiatiques sur les ruchers m’a contrainte à revoir ma stratégie d’hivernage. » Anne Laure F. – PAYS DE LA LOIRE
Les difficultés à vendre le miel français

La France a importé près de 35 000 tonnes de miel en 2025, un volume record qui pénalise la filière apicole française. Ces volumes viennent majoritairement d’Europe de l’Est et de Chine, souvent à des prix imbattables mais parfois au détriment de la qualité.
Les miels français, pourtant reconnus pour leur pureté et leur traçabilité, peinent à trouver leur place sur les rayons face à cette concurrence. Beaucoup d’apiculteurs gardent des stocks invendus ou vendent à perte, mettant en péril la pérennité de leur exploitation. Pourtant avec à peine 14 000 tonnes de miel récoltées cette année et une consommation nationale de 40 000 tonnes annuelle, le miel des apiculteurs français devrait trouver sa place sans grande difficulté sur nos rayons et dans nos foyers. Ce n’est hélas pas le cas aujourd’hui.
Lire sur le sujet : Faux miel : Enjeux et principales fraudes
Le rôle clé d’Un Toit Pour Les Abeilles

Dans ce contexte instable, le parrainage de ruches proposé par Un Toit Pour Les Abeilles reste un soutien essentiel. Il permet aux apiculteurs de sécuriser une partie de leurs revenus, indépendamment des aléas climatiques ou économiques, et de valoriser leur miel au juste prix rémunérateur. Le parrainage permet en outre de sensibiliser le grand public à la cause des pollinisateurs. Grâce à cette solidarité, des milliers de ruches sont installées et entretenues chaque année, préservant à la fois le miel local et la biodiversité.

Parrainer une ruche, c’est un acte concret de consommation responsable et de protection des abeilles. Il permet aussi de soutenir les apiculteurs et de défendre une apiculture locale, respectueuse et durable.
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