18
Juin
2025

Climat et abeilles : comprendre les enjeux et agir

Les prévisions météo annoncent une vague de chaleur sur toute la France, avec des pics allant jusqu’à 30 °C dans plusieurs villes. Cette information, bien qu’habituelle en été, révèle un problème plus profond : le dérèglement climatique. Ce bouleversement affecte tous les écosystèmes et met en péril la biodiversité. Explorons ensemble les conséquences de ces changements, en commençant par une vision globale, puis en zoomant sur un acteur clé de la pollinisation : l’abeille.


Dérèglement climatique et biodiversité : un équilibre fragilisé

Le réchauffement climatique modifie les équilibres naturels à un rythme que les espèces ont du mal à suivre. D’après le rapport du GIEC (2023), la température moyenne mondiale a déjà grimpé de +1,48 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Si nous n’agissons pas, cette hausse pourrait atteindre +2,7 °C d’ici 2100. Chaque dixième de degré supplémentaire augmente donc le risque d’effondrement pour de nombreuses espèces.

Par ailleurs, près de 1 million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction. Pour inverser cette tendance, un investissement annuel de 3 000 milliards de dollars dans la transition énergétique serait nécessaire. C’est un chiffre impressionnant, mais il reflète l’enjeu vital de la préservation du vivant.

Source : Rapport du GIEC 2023

Pourquoi la biodiversité est-elle essentielle ?

La biodiversité joue un rôle fondamental dans le bon fonctionnement de notre planète :

  • Stabilité écologique : Elle aide les milieux à résister aux changements climatiques (par exemple, les récifs coralliens protègent les littoraux, les forêts régulent le climat).
  • Services écosystémiques : Elle assure la pollinisation, filtre l’eau, et fournit nourriture et matières premières (la pêche apporte 100 millions de tonnes de nourriture chaque année).
  • Valeur économique et sociale : Près de 50 % des médicaments dérivent de substances naturelles, et de nombreux secteurs économiques en dépendent.

Quelques chiffres sur l’état du vivant

  • 68 % des populations de vertébrés ont disparu en moins de 50 ans : mammifères, poissons, oiseaux, reptiles et amphibiens.
  • 40 % des insectes sont en déclin au niveau mondial, avec une chute de 2,5 % par an depuis trois décennies.
  • 75 % des cultures alimentaires en Europe dépendent des insectes pollinisateurs.
  • 75 % des milieux terrestres présentent des signes de dégradation.
  • 66 % des fonds marins sont également détériorés.
  • Plus de 30 % des récifs coralliens et trois quarts des mammifères marins sont aujourd’hui en danger.

Ces données montrent à quel point l’effondrement de la biodiversité s’accélère, en France comme ailleurs. Pourtant, des solutions existent.


Les abeilles, sentinelles de l’environnement en danger

Les abeilles sont parmi les premières à subir les effets du dérèglement climatique. En tant que pollinisatrices majeures, elles jouent un rôle crucial dans notre alimentation, assurant la reproduction de près de 80% des plantes à fleurs. Or, leur survie est aujourd’hui menacée.

Quels sont les effets sur les colonies d’abeilles ?

  1. Décalage floraison/activité des abeilles : Certaines plantes fleurissent plus tôt à cause du climat. Les abeilles, de leur côté, ne s’adaptent pas toujours à temps.
  2. Moins de fleurs disponibles : Les sécheresses, les feux de forêt ou l’agriculture intensive réduisent l’accès à des ressources mellifères.
  3. Températures extrêmes dans la ruche : En été, les abeilles doivent ventiler la ruche pour maintenir une température stable, ce qui les épuise.
  4. Plus de maladies et de parasites : La chaleur profite à des ennemis comme le varroa, qui affaiblissent les colonies.
  5. Hivers trop doux : Les abeilles n’entrent plus en repos complet. Résultat : elles consomment davantage d’énergie et de ressources.
  6. Pluies ou sécheresse persistantes : L’eau emporte le nectar, ou bien celui-ci s’évapore avant même que les abeilles ne puissent le récolter.

Depuis quelques années, le climat est devenu aussi destructeur que les pesticides pour les abeilles. Cette réalité impose une mobilisation rapide.


Comment soutenir la biodiversité (et les abeilles) pendant les fortes chaleurs ?

Heureusement, chacun peut agir. Même si les enjeux sont majeurs, des actions locales peuvent faire la différence. Voici comment, dès aujourd’hui, vous pouvez contribuer à protéger les pollinisateurs et la biodiversité locale :

  • Installez un point d’eau peu profond, avec des galets ou du liège. Les abeilles s’y poseront pour boire en sécurité. Veillez à changer l’eau régulièrement pour éviter la prolifération des moustiques.
  • Faites fleurir votre balcon ou jardin avec des espèces mellifères (lavande, bourrache, sauge, thym…).
  • Ne tondez pas tout : Laissez une zone libre où les plantes sauvages peuvent pousser.
  • Installez un abri à insectes ou hôtel à osmies à l’abri du soleil direct.
  • Évitez d’arroser en plein soleil, cela peut brûler les insectes sur les feuilles.
  • Plantez un arbre mellifère comme le sophora ou le tilleul, qui fournit du nectar en été.
  • Créez des coins ombragés dans votre jardin pour protéger les espèces de la chaleur.
  • Laissez un tas de bois ou de feuilles mortes pour offrir des refuges à la faune.
  • Participez à des programmes de sciences participatives pour suivre les insectes autour de chez vous, comme ceux proposés par l’Observatoire des Saisons, le programme SPIPOLL (Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs) ou encore le Muséum national d’Histoire naturelle.

Et pour aller encore plus loin :


Un geste simple, concret et durable : parrainer une ruche

Enfin, vous pouvez adopter un geste porteur de sens : le parrainage de ruche. En rejoignant le réseau Un Toit Pour Les Abeilles, vous soutenez une apiculture responsable. Vous recevez un miel français, extrait à froid, local et de saison, produit en France dans le respect des colonies d’abeilles.

Les apiculteurs partenaires s’engagent à respecter une charte de bonnes pratiques, garantissant le bien-être des abeilles et la protection de l’environnement.

Face au réchauffement, chaque geste compte.

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Ecrit par Zakia dans : Non classé |

1 commentaire »

  • j’ai des lavandes en pleine floraison véritable bonheur de voir mes amies les abeilles et autres insectes butiner .Je laisse des prairies d’herbes folles ,des prairies fleuries, des points d’eau régulièrement changés car nous avons hélas des moustiques tigres!, mais sans les avoir compter je crains que le nombre d’abeilles soit moins élevé. merci pour votre engagement ,Danielle

    Commentaire | 19 juin 2025

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